Le robot quadrupède du groupe NORINCO, dont le concept est proche du BigDog américain de Boston Dynamics, a fait son apparition récemment dans « Franchir les obstacles 2016 », un concours des drones terrestres organisé par le département d’armement de l’armée de terre chinoise.
La compétition a eu lieu dans la station d’essai en zone froide de Tahe, située à l’extrême nord de la Chine. Durant 9 jours, les 73 équipes, venant d’une quarantaine d’instituts de recherche, universitaires et entreprises privées chinoises, ont concourus ensemble dans 3 épreuves différentes.
Les 99 robots participants sont divisées en cinq groupes – la reconnaissance en champ de bataille, la formation de combat en terrain de bataille, la reconnaissance et recherche en champ de bataille urbain, les plateformes bioniques et non-bioniques en transport de montagne.
NORINCO a envoyé cette année huit équipes pour participer à toutes les épreuves du concours. Le « BigDog » chinois a obtenu deux premier prix dans l’épreuve de sprint de 50m et dans celle d’autocross en catégorie bionique.
Développé par le centre R&D des plateformes sans pilot (兵器地面无人平台研发中心), une filiale de NORINCO, le nom officiel du « BigDog » chinois est loin d’être aussi sexy que ses résultats obtenus à ce concours de l’armée chinoise – 山地四足仿生移动平台, qui se traduit par « Plateforme mobile bionique quadrupède de montagne ». Les Chinois ne sont visiblement pas très imaginatifs au niveau des noms…
L’existence du robot quadrupède chinois a été révélée pour la première fois par les médias chinois en Septembre 2014. L’engin pèse 130kg et il peut atteindre une vitesse de 6km/h avec 50kg de charges utiles.
Conçu pour des missions militaires en montagne et de sauvetage en zones sinistrées, le « BigDog » chinois a une autonomie de deux heures et peut monter une pente de 30°.
En comparaison, le LS3 BigDog de Boston Dynamics, dont le début du programme remonte à 2005, pèse 110kg. Il peut porter un chargement de 154kg et grimper des pentes de 35°, avec une autonomie de 20km.
Tout comme son prédécesseur américain, le « BigDog » chinois qui devrait encore être en état de prototype semble utiliser un moteur à diesel d’après les deux photos en haut, et il devrait donc avoir hérité le même problème de bruit trop fort. On peut constater ceci à travers les casques que portent les personnels qui accompagnaient le robot lors de la compétition.
Malgré ce problème technique, l’armée chinoise, contrairement à leur rival américain, n’a pas encore abandonné l’idée d’avoir ce genre de robot quadrupède dans ses rangs. Il est d’ailleurs intéressant de voir que le « BigDog » a été intégré dans un jeu vidéo de tir à la première personne en ligne, un peu comme le jeu « Call of Duty » chez nous, développé spécifiquement pour les soldats chinois.
Dans cette capture du jeu on peut voir que deux versions de robots seraient envisagées, l’une est armée avec une mitrailleuse de calibre 7,62mm (??), et l’autre plutôt dédiée au transport.
On verra d’ici quelques années si les soldats d’infanterie chinois vont enfin être accompagnés par des « gros chiens » robotiques, une fois les problèmes de nuisance sonore et d’autonomie seront réglés.
L’affaire à suivre.
Henri K.