LinkSpace : Premier pas vers la 1ère fusée réutilisable privée en Chine

LinkSpace (翎客航天), une jeune pousse de l’aérospatiale chinoise qui vise à créer la première fusée réutilisable privée en Chine, a fait réaliser ce jeudi plusieurs vols de suspension par l’un de leur démonstrateurs; dans leur site d’essais de fusée à Longkou situé dans la province de Shandong.

Depuis le premier test réussi en Juillet 2016, les trois modèles de démonstrateur construits par LinkSpace, notamment le RLV-T3, ont déjà effectué plus de 200 vols en suspension jusqu’à présent.

La société devient ainsi le 6e au monde d’avoir maîtrisé cette technologie, selon leur communiqué, et prévoit de mener son premier essai de décollage et atterrissage vertical d’ici la fin du mois.

Créée en Janvier 2014 par un jeune passionné en fusée de sonde, la startup chinoise a rapidement levé leur premier fond de 16 millions de yuan (~ 2 M€) auprès des investisseurs privés, et d’autres ont suivi.

L’objectif de LinkSpace est de lancer leur premier fusée réutilisable, le New Line 1, autour de 2020. Un premier essai suborbital devrait avoir lieu avant fin 2018.

Le centre de recherche et développement de LinkSpace situé à Pékin comprend aujourd’hui une vingtaine de chercheurs et d’ingénieurs, venant essentiellement des constructeurs de lanceur étatiques, comme le CALT, et même des forces des fusées chinoises.

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Le CEO de LinkSpace dévoile le lanceur New Line 1 (Photo : 翎客航天)

La société a déjà terminé le développement un premier moteur de fusée à poussée variable de 3 000N pour le compte d’un institut de recherche de l’état, et aussi un premier nano satellite, le FMN-1, destiné à la photographie panoramique de l’espace avec deux caméras de résolution 4K.

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Un essai pas très réussi de vol en suspension de RLV-T3 (Image : 翎客航天)

Selon la présentation du jeune CEO de LinkSpace, HU Zhen Yu (胡振宇), 24 ans, la fusée New Line 1 mesure 20,1 mètres de long, 1,8 mètres de diamètres et pèse environ 33 tonnes au décollage.

Le premier étage, réutilisable, disposera quatre moteurs LOX/Kérosène à cycle ouvert d’une poussée de 100 kN chacun. La capacité du lanceur est de 150 à 200 kg sur une orbite de 250 à 550 km d’altitude.

LinkSpace compte offrir leur service de lancement pour 30 millions de yuan (~ 3,8 M€) si le lanceur est neuf, ou 15 millions de yuan dans le cas où le lanceur est réutilisé.

Nous attendons de voir si LinkSpace parviendra à mener leur projet jusqu’au bout, avec l’arrivée du CALT, constructeur des fusées Longue Marche et véritable géant en comparaison, qui veut effectuer leur premier lancement récupérable à la mer, l’an prochain, avec le nouveau lanceur à ergol solide CZ-11.

A suivre.

Henri K.

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Et si la vision du monde est "biphasée" ? C'est ce que Henri a toujours cru, c'est également comme cela qu'il voit la Chine. Maladroit dans son écriture, souvent perdu dans ses pensées, ce responsable technique en aéronautique essaie pourtant de partager avec vous chaque jour les actualités sur l'Empire du Milieu, avec notamment les éléments à la source que vous ne verrez probablement jamais ailleurs en France.

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