Le 15 Février 2017, le chantier naval Fujian Mawei annonce avoir terminé la construction de la carène du premier navire d’exploitation minière des fonds marins au monde. Capable de charger jusqu’à 39 000 tonnes de minérais sous-marins, il sera mis à l’eau d’ici fin 2017, et livré à son propriétaire en 2018.
Le contrat de construction a été signé en Novembre 2014 entre Fujian Mawei et la société émirienne Marine Assets Corporation (MAC) basée à Singapoure.
Le navire minier des fonds marins, connu sous son nom de projet MW301, mesure 227 mètres de long, 40 mètres de large au fort, et 13,2 mètres de tirant d’eau. Pour alimenter les activités d’exploitation et d’extraction minière aux fonds marins, ainsi que la vie quotidienne de 199 membres d’équipage, le navire génère une puissance de plus de 3,1 MW, et dispose d’un circuit de distribution électrique de 6 600V.
Equipé de plusieurs systèmes de manutention, de grues de pont et des robots sous-marins, le MW301 peut atteindre jusqu’à 2 500 mètres de profondeur aux fonds marins. Il sera loué à la compagnie canadienne Nautilus Minerals pour une durée de 5 ans, moyennant un loyer journalier de 199 910 USD, soit environ 72 millions de dollar par an. A l’issue du premier « bail », Nautilus Minerals aura la possibilité de prolonger le contrat de location, ou procéder à l’achat du bâtiment.
- Le chantier naval Fujian Mawei
- Le navire minier sous-marin MW301
- La carènre du MW301, navire d’exploitation minière des fonds marins
- L’un des « réservoirs » de minérais du MW301.
- Des robots sous-marins pour l’exploitation minière
Le navire sera utilisé pour extraire des minérais de cuivre et de l’or des fonds marins sur le site appelé Solwara 1, situé au Nord-Est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, à 1 600 mètres de profondeur dans la mer de Bismarck. On estime que le site contiendrait 240 000 tonnes de cuivre et 25 000 livres d’or, plus une certaine quantité d’argent et de zinc, pour une valeur totale de plus de 3 milliards de dollar.
Contrairement à l’exploitation minière sur les continents, l’extraction des minérais sous-marins passe d’abord par l’étape du broyage, qui consiste à écraser les roches et les minéraux avec de l’eau de mer, avant de pomper le mélange sous forme de « boue » (slurry en anglais) jusqu’au bateau pour y effectuer l’assèchement et le stockage.
D’après son propriétaire MAC, ce navire d’exploitation minière des fonds marins construit par le chantier naval chinois offre un niveau de vie de « haut standing », et peut rester plus de 5 ans en mer.
Bien que ce premier navire n’est pas dédié à une société chinoise, mais selon le responsable technique du centre de développement du chantier naval Fujian Mawei, sa construction va permettre aux équipes chinoises d’acquérir les compétences nécessaires, et elle constitue donc une réserve technologique très intéressante pour la suite des programmes chinois d’exploitation minière des fonds marins.
En effet, les Chinois se sont intéressés ces dernières années sur les nodules polymétalliques (aussi appelés nodules de manganèse) aux fonds marins. Des équipes de la COMRA (China Ocean Mineral Resources R&D Association) font régulièrement des sorties en océan Indien et en Pacifique pour sonder les fonds marins présentants éventuellement des forts intérêts économiques (voir notre dossier « Un navire hydrographique Type 636A fait escale au Sri Lanka« ). Plusieurs universités et industriels chinois travaillent activement sur les différentes briques technologiques pour anticiper le lancement des projets d’exploitation dans un futur proche.
A suivre.
Henri K.
Collectionneur | 2017-03-23
|
Et dire qu’à l’origine, l’exploitation des nodules polymétaliques dans les années 70 était une couverture pour la construction du Glomar Explorer 🙂