Aussi étrange que cela puisse paraître, l’armée de terre chinoise commence à se doter des avions à voilure fixe. Le 22 Décembre 2016 à 14h28 heure de Pékin, un avion de transport moyen Y-9, immatriculé LH 94010, s’est posé à une base aérienne de la 4ème brigade d’aviation, unité qui est rattaché directement au commandement de l’armée de terre chinoise.
Selon le communiqué officiel, il s’agit du premier Y-9 entré en service dans l’armée de terre chinoise, ce qui laisse penser qu’il ne sera pas le dernier.
L’avion sera utilisé, d’après le texte, pour améliorer la capacité de l’armée de terre à se projeter à distance et à mener des missions diversifiées, tant offensives que défensives.
La 4ème brigade d’aviation, qui n’a que des hélicoptères jusqu’à présent, a envoyé une équipe en formation durant 6 mois, dans l’usine d’assemblage de Y-9.
Développé à partir de la plateforme Y-8 Catégorie III et appelé Y-8U auparavant, le Y-9 est un avion de transport militaire moyen d’une masse à vide de 39 tonnes. Il est capable de transporter jusqu’à 20 tonnes de fret, ou 106 parachutistes armés, une capacité d’emport similaire au C-130J américain.
Par rapport à son grand frère Y-8C avec soute pressurisée, la soute de Y-9 est plus volumineux et mesure L 16,2 m × W 3,2 m × H 2,35 m.
Grâce à ses 4 turbopropulseurs WJ-6C d’une puissance de 5 100 ehp chacun, le Y-9 peut atteindre une vitesse maximale de 650 km/h, avec un plafond situé à 10 100 mètres d’altitude. Avec 15 tonnes en soute, l’avion peut voler sur une distance de 2 200 km, avec une portée maximale de 5 000 km.
L’armée de terre chinoise a été longtemps le corps d’armée qui est le plus « massif » et qui absorbe le plus de budget. Mais avec la réorientation du pays pour passer progressivement d’une puissance continentale à une puissance mixe continentale-maritime, la balance du budget militaire de la Chine est en train de se pencher de plus en plus vers les forces aériennes et la marine.
Dans un article paru au journal de l’armée chinoise le 27 Décembre 2012, il a été mentionné que l’armée de terre chinoise devrait suivre le rythme de guerre du futur, et se doter de nouveaux types de plateforme comme les hélicoptères, les drones, les avions de transport, les engins à effet de sol et les blindés parachutistes. En somme, augmenter la capacité et la vitesse de projection de ses forces.
Selon les études internes, une division blindée de l’armée de terre chinoise peut lancer une offensive au sol et consolider ses positions sur une distance de 300 km chaque jour, mais cela semble être insuffisant aux yeux de l’État-major chinois.
Ceci explique peut-être pourquoi malgré la dotation de son 1000-ème hélicoptère en mois d’Août dernier (voir notre dossier « Le 1000ᵉ hélicoptère pour l’armée de terre chinoise« ), les forces d’aviation de l’armée de terre chinoise ont encore introduit le Y-9 parmi ses vecteurs.
Mais le fait que ce premier Y-9 est admis au service actif au sein du commandement central de l’armée de terre à Pékin laisse penser que la généralisation des avions de transport vers les unités opérationnelles aux 4 coins du pays ne serait pas (encore) d’actualité.
D’une part, même si la capacité de projection de l’armée de l’air chinoise reste insuffisante aujourd’hui malgré l’arrivée récente du Y-20, ce qui pourrait justifier la dotation par l’armée de terre de ses propres avions de transport, mais la capacité de production de SAC (Shaanxi Aircraft Company) n’est clairement pas extensible.
D’autre part, la multiplication des avions sous le commandement de deux corps d’armée différents risque d’accroître la pression sur les infrastructures au sol, ce qui n’est pas idéel dans une considération à l’échelle nationale.
L’introduction de ce premier Y-9 au sein de l’armée de terre chinoise pourrait donc être de caractère « expérimental », du moins pour le moment.
A suivre.
Henri K.
ascromis | 2017-01-16
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OK… Donc ça ne pose pas de problèmes à l’Armée de l’Air Chinoise de former du personnel qui bosseras, à terme, pour une autre armée ??
Henri KENHMANN | Author | 2017-01-16
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De ce que j’ai compris, c’est l’armée de terre chinoise qui se fait former les pilotes directement auprès du fabricant de l’avion.
Mais il n’est pas exclus que le commandement de l’armée de terre chinoise ait demandé de « conseil » à son voisin de l’air à côté.
Henri
ascromis | 2017-01-16
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Les équipages (pilotes+mécaniciens navigants+loadmasters) sont issus de la PLAAF ou de PLA ??
Henri KENHMANN | Author | 2017-01-16
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Ils viennent de l’armée de terre chinoise.
Henri