On apprend sur le réseau social qu’un accord aurait été signé entre TAQNIA, une société saoudienne créée en 2011 et détenue par le gigantesque fonds d’investissement souverain PIF (~2 000 Md USD), et l’ALIT (Aerospace Long-March International Trade Co., Ltd.), filiale du groupe aérospatial chinois CASC, pour produire localement les drones chinois de la famille « Cai Hong » (CH) et de les vendre dans la région, en Moyen Orient.
#Taqnia-🇸🇦 signed an agreement with #ALIT-🇨🇳 to manufacture all types of 'CH' UAVs in Kingdom & to promote them regionally #IDEX2017 pic.twitter.com/i3XxCfU4WO
— محمد بن خالد (@MbKS15) February 22, 2017
Cette nouvelle vient expliquer, en partie, pourquoi après avoir acquis en 2014 le drone armé chinois Wing Loong du groupe AVIC, le royaume se dote aussi, depuis peu, un autre drone armé chinois CH-4, qui est conçu justement par la CAAA, filiale du CASC et concepteur des drones Cai Hong.
On ignore pour le moment les détails du contrat, notamment sur la question de la forme juridique, le contenu technique, le niveau du transfert technologique, la propriété intellectuelle, le partage commercial, et le planning…etc.
La question se pose aussi pour savoir si seuls les drones militaires sont concernés, ou il inclut également les drones civils. Car aujourd’hui après plus de 16 ans de développement, l’Institut CAAA a développé une vaste gamme de drone comprenant plus de 20 modèles différents, allant des petits drones de quelques kg lançables à la main, aux drones armés de plusieurs tonnes, en passant par des drones solaires de 40 mètres d’envergure.
Voici quelques uns de ces modèles qui pourraient intéresser les Saoudiens, soit par leur rôle direct ou par les technologies que représentent derrière le produit :
- Le drone MALE CH-3, existe en version civile et militaire
- Le drone armé CH-4B, déjà acquis par l’Arabie Saoudite et l’Iraq aussi.
- Le nouveau CH-5, présenté pour la première fois au Salon de Zhuhai 2016
- Le drone lançable à la main CH-802, également utilisé par l’armée de terre chinoise.
- Le drone-cible furtif CH-805
- Le drone d’endurance moyenne CH-92
- Le drone CH-95
- Le petit drone de patrouille CH-96
- Le drone solaire CH-T4, d’une envergure de 40 mètres
- Un drone à aile volante de la famille Cai Hong, actuellement en développement.
Le chemin de la montée en puissance de l’Arabie Saoudite en matière de drones, selon les éléments dont nous disposons aujourd’hui, pourrait commencer par la mise en place d’une chaîne de production du drone armé CH-4B et de ses munitions, et aussi des entités de formation et de maintenance associées. Cela permettrait aux ingénieurs locaux de prendre en main la chaîne industrielle pour un modèle donné, avant de réévaluer les besoins du pays et servant les compétences acquises pour choisir d’autres modèles à produire.
Quoiqu’il en soit, si la nouvelle se confirme, les drones chinois vont pouvoir s’implanter durablement et consolideront leur position dans la région, en profitant de l’indécision de l’Amérique à exporter ce genre d’équipements au Moyen Orient.
Cette situation devrait également offrir des nouvelles opportunités commerciales aux équipementiers européens, qui, à défaut de pouvoir fournir des solutions « End to end » et des plateformes équivalentes aujourd’hui, excellent tout de même dans la partie systèmes et équipements embarqués.
A suivre.
Henri K.